Titre : La terre, la bible et l'histoire
Auteur : Alain Marchadour et David Nenhaus
213 pages
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Aujourd'hui, je vais vous parler du livre "La Terre, la Bible et l'Histoire" de Alain Marchadour et David Neuhaus, aux Editions Bayard, qui a pour sous-titre "Vers le pays que je te ferai voir".

Ce livre analyse, à travers les textes de la Bible et de l'Eglise, la promesse de Dieu à Abraham et à son peuple d'une terre, et qui est en vérité une pédagogie de l'espérance. Cette promesse nous entraine à désirer de vivre en un lieu ou Dieu serait tout en tous. C'est-à-dire, comme le décrit St Jean dans l'Apocalypse, "La Jérusalem d'en-haut qui descend vers son épouse". Mais avant d'arriver à cette espérance, et les hommes n'étant que des étres humains pragmatiques, Dieu, en bon pédagogue, va d'abord réaliser cette promesse par la terre de Palestine ou coulent le lait et le miel. Cependant, il accompagne cette promesse de l'exigence de vivre selon sa loi et son amour, faute de quoi l'ennemi reprendrait la souveraineté de cette terre, et cela par les appels des prophétes. Devant cette exigence et les faiblesses du peuple à chaque génération, Abraham, Moise et les autres grandes figures de la Bible comprendront qu'ils attendent une autre terre que celle-la , qu'ils ne sont pas de ce monde et que leurs racines sont en Dieu.

Ce livre donc, "La terre, la bible et l'histoire", de 213 pages est composé de 3 grands parties :

La 1ére : Interprétation de la terre dans la Bible.

La 2éme : La terre dans la relecture chrétienne.

Et la 3éme : La terre dans les documents de l'Eglise catholique contemporaine.

Nous allons reprendre et analyser chacune de ces parties.

La 1ére partie : " L'interprétation de la terre dans la bible " comporte 2 chapitres :

- Dans le premier chapitre, " L'Ancien Testament ", on remarque que, pour convertir Abraham, Moise et tout autre grand personnage du peuple juif, Dieu leur promets une terre et une descendance. Cette terre, il faut aller vers elle, se déplacer, rompre les liens familiaux, culturels, terrestres, traverser des déserts, des purifications, dans une attente qui les fait passer d'un espoir à une espérance. D'autant que cette promesse de vivre sur cette terre est liée à l'exigence de vivre selon la loi de Dieu dans le détachement des cultes visibles des dieux anciens et par l'adoration du Trés-haut innommable, au-delà du créé. Les exigences d'une vie nouvelle d'amour en société et cette terre promise tardent à venir, elle est attachée au vécu de la loi et ce peuple est dur à se convertir. Cette terre, elle sera rarement acquise durablement et les meilleurs comprendront qu'étant pécheurs et s'appuyant sur Dieu miséricordieux, ils espéreront un messie sauveur qui leur procurera cette terre. Ils comprendront qu'à travers cette promesse, c'est de vivre prés de Dieu qu'ils aspirent, et qu'ils ne sont pas faits pour ce monde. Ils sont un petit peuple nomade, témoins du seul Dieu, un Dieu transcendant et extérieur à ce monde vers lequel ils sont appelés à vivre.

- Deuxiéme chapitre : " Le Nouveau Testament ". En Jésus, Dieu vient vivre sur sa terre promise qu'il aime et sur laquelle il s'appuie pour faire comprendre que nous sommes appelés à vivre en enfants du royaume de Dieu. Et pédagogiquement, il va nous faire comprendre que ce royaume, c'est Jésus, celui par qui nous sommes sauvés du péché et du monde, celui qui donne sa vie et sa chair afin que nous appartenions à Dieu, celui qui est le chemin de cette nouvelle terre, celui qui monte aux cieux par la croix afin de nous y préparer une place. Et alors éclate sa présence à tous les peuples sur toute la terre ou vit son Eglise.

La deuxiéme partie, "La terre dans la relecture chrétienne ", comporte 3 chapitres.

- Le chapitre 1 " La terre visités " nous décrit combien les saints des premiers temps ont repoussé le désir des chrétien d'aller sur la terre de Palestine ou avait vécu Jésus, faisant comprendre que Jésus ressuscité est vivant dans le coeur pur du converti, dans la présence du pauvre, dans l'eucharistie et que la terre de Jésus, la Palestine, est une terre de danger et de perdition. Cela n'a pas empéché les périodes de croisades avec leurs scandales pour l'évangélisation. Des franciscains, très récemment, ont créé des pélerinages conversions.

- Le 2éme chapitre, " Lecture chrétienne de la terre jusqu'à Vatican II " met l'Eglise en accusation d'antisémitisme et de racisme antijuif; elle a abusivement, en effet, rendu responsable l'ensemble du peuple juif à travers l'histoire de la mort de Jésus en son temps. Avec comme symbole "le juif errant", toujours exilé et rejeté du salut de Dieu, qui à travers la terre en émigré perpétuel. On doit reconnaétre que les péres de l'Eglise et des théologiens comme St Augustin n'ont pas compris ce que disait St Paul, que provisoirement son peuple est rejeté afin que nous, les paiens, nouus soyons appelés. Mais les promesses de Dieu sont éternelles et son peuple restera son peuple pour toujours. Il faudra l'ouverture d'ésprit d'un Jean XXIII pour rappeler que nous sommes une branche greffée et spirituellement juifs, et Vatican II fera faire cette conversion à l'Eglise. Il demeure que nous avons une part de responsabilité dans la Shoah et nous constatons qu'actuellement, une part du peuple juif hors de l'Eglise reconnait le salut par Jésus-Christ.

Enfin, la troisiéme partie de ce livre, intitulée " La terre dans les documents de l'Eglise catholique contemporaine ", décrit la profonde conversion de la hiérarchie catholique depuis St Pie X. De seul peuple de Dieu sauvé et propriétaire de cette terre, elle a déplacé son attention pour s'ouvrir aux opinions et positions des juifs, arabes et palestiniens et sur leurs aspirations devant cette terre. Ainsi, elle a reconnu Israél, le peuple palestinien, la vocation arabe à Jérusalem et, à travers des textes de différents évéques américains et autres, et par l'intermédiaire de Jean-Paul II, elle a fait de grands pas dans une position respectueuse de chacun. Afin et toujours par ce méme pape, elle s'est profondément excusée au Mur des Lamentations de sa responsabilité dans toutes les tragédies vécues et de son antisémitisme.

Le livre se termine par le titre " Ouverture ", avec comme sous-titre " Terres saintes hier et aujourd'hui ". Les auteurs reconnaissent qu'ils n'ont présenté que les vues et opinions des catholiques sur ce vaste sujet, et qu'ils n'ont pas donné une place suffisante aux nombreuses études faites par des juifs, des arabes et des palestiniens, récemment et durant les 2000 ans passés.

Puis, dans un chapitre nommé " L'église et la terre ", ils nous disent que, finalement pour les juifs, toute la Bible a été écrite aprés l'exil de l'an 400 avant J.C. et que la vraie terre est la Thora, et que celle-ci peut se vivre partout. Comme le chrétien sait que, sa terre, c'est Jésus ressuscité. La Palestine n'est que la mémoire qui nous renvoie à la vie avec Dieu.

Enfin, dans un chapitre " Parole pour aujourd'hui ", les auteurs rappellent qu'en lisant la Bible, il ne faut pas regarder les violences décrites sur la conquéte de la terre de Palestine comme du vécu mais comme un récit écrit 700 ans plus tard pour évoquer l'absolu de la pureté que veut Dieu pour étre présent. C'est à nous d'étre violent en nous-mémes pour éloigner le mal et choisir Dieu pour notre coeur. Les violents conquiérent le royaume en voulant la justice, le droit et la paix par le rejet du mal en eux, et étre sauvés par Jésus. Alors la terre est promise aux doux avec les autres et la vraie terre est descendue du ciel comme une épouse.

Voilà un livre qui fait approfondir les dessins de Dieu et son projet pour les hommes et qui clarifie dans les conflits en Palestine les positions de l'Eglise.

Ce livre de 213 pages, dont je vous rappelle le titre : " La terre, la bible et l'histoire ", aux Editions Bayard à été écrit par Alain Marchadour et David Nenhaus et coute 23 euros.