Le 3 11 2024 de la 31em e Dimanche du temps ordinaire
MARC 12,28b-34
(Deutéronome 6,2-6 Ps 118 Hébreux 7,23-28 )
Quand Jésus parle des deux premier commandement il commence par l'amour de Dieu et en décrivant le cœur l’âme et l'esprit il décrit la prière au Père, et pour concrétiser cette
amour - prière il faut aimer tout les hommes du proche au lointain. Paul. Texte de l'Association Pierre valdes Shema Israël, Écoute Israël ... ,
ceci est le début de la prière sans doute la plus récitée par les
juifs croyants, et cela presque depuis la nuit des temps. C’est en
effet tiré du Deutéronome, ce très vieux livre de la Bible; livre qui
affirme pour la première fois de façon aussi nette la spécificité du
Dieu d’Israël : Yahvé, le seul vrai Dieu parmi les innombrables faux
dieux qu’adoraient alors les peuples voisins.
Cette prière est donc aussi importante pour la religion israélite que
l’est pour l’Islam celle qui est annoncée plusieurs fois par jour du
haut des minarets: Je témoigne qu’il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah et je témoigne que Muhammad est son prophète.
Ces deux prières sont fondamentales pour le monothéisme car elles
assoient et orientent les cœurs d’innombrables fidèles vers l’adoration
et l’amour exclusifs du seul véritable Dieu.
A la question posée par un scribe de savoir quel est le plus grand
commandement, Jésus répond en citant évidemment cette prière juive par
excellence, que lui-même a dû réciter dès qu’il fut capable de
balbutier ses premiers mots : Écoute Israël, Yahvé notre Dieu est le
seul Yahvé. Tu aimeras Yahvé ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton
âme et de toutes tes forces. (Dt. 6 ; 4-5)
En cela, il se montre respectueux de la plus pure tradition juive.
Mais il l’associe immédiatement à un autre commandement, sans doute bien moins connu alors : Tu aimeras ton prochain comme toi-même (Lv 19 ; 18 ).De
cette manière, il fait franchir un pas décisif pour l’accomplissement
de cette grande tradition juive qu’il respecte intégralement. Et il est
ainsi fidèle à ce qu’il annonce lui-même ailleurs : N’allez pas croire que je sois venu abolir la Loi et les Prophètes. Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. (Mt. 5 ; 17) Précisons brièvement en quoi cette association fait franchir une si capitale étape :
Le commandement de l’amour du prochain était connu par les israélites
pieux , puisqu’il vient du Lévitique. Mais ce prochain se limitait
souvent à leurs frères de peuple et de religion. D’autre part, l’amour
du prochain n’était pas du tout mis au même niveau que celui pour Yahvé.
En associant ces deux amours, Jésus sublime le message transmis par les Prophètes d’Israël :
-en le rendant universel.
-en indiquant que le véritable amour de Dieu ne peut se traduire que par l’amour actif de tous ses frères en humanité.
Il transforme ainsi la religion reçue par le peuple juif en celle pour
laquelle ce peuple a été élu pour servir de relais : une religion
universelle, qui concerne toute femme et tout homme, et pas les seuls
descendants de David.
Cet accomplissement peut d’ailleurs être ressenti par le peuple juif
comme un appauvrissement, voire comme une renonciation à sa mission
propre, puisqu’il perd du même coup le privilège propre à son élection.
C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles il est souvent
difficile à un juif de recevoir le message du Christ. En effet, si la
conversion chrétienne authentique n’est jamais facile, elle demande
souvent pour le juif encore plus d’arrachement de tout ce qui
constituait en lui l’ancien homme, puisque cela concerne ce qu’il y
avait jusqu’alors de plus important pour lui, transmis par des
générations et des générations d’ancêtres juifs: le sentiment
d’appartenir au peuple élu, entre autres, devient obsolète. Si l’on
veut se convaincre de cette difficulté presque physique, il suffit par
exemple de relire la vie du fondateur de la congrégation missionnaire
des spiritains : fils de rabbin alsacien, François Liberman, a ressenti
sa conversion comme un arrachement à la religion de ses pères, au point
qu’il devint par la suite l’inspirateur d’une spiritualité que la
grâce de Dieu lui a donné d’imaginer pour pouvoir endurer ses
tourments. Le travail missionnaire demandant aussi un arrachement
certain, les spiritains ont pu tirer profit de cette spiritualité
libermanienne et cela explique sans doute en grande partie leur
merveilleux rayonnement partout où ils se sont implantés pour annoncer
la Bonne Nouvelle.
Mais fermons cette parenthèse, et continuons la lecture de cet évangile :
Le scribe qui questionne Jésus devait être homme d’authentique
recherche, et non empli du désir de le faire chuter. En effet, non
seulement il ne se scandalise pas que Jésus mette l’amour de Yahvé au
même plan que celui du prochain, mais il va jusqu’à reformuler ces deux
commandements sous la forme d’un seul. Cela transmis par Marc, donc
gage d’authenticité, car par ailleurs cet évangéliste ne se prive pas
de rapporter les condamnations sévères que Jésus a proféré contre les
scribes. C’est cette attitude d’ouverture à son message que montre le
scribe qui permet à Jésus de constater que cet homme était sur la bonne
voie du Royaume ; et c’est pour nous l’occasion de voir une fois de
plus à l’œuvre la merveilleuse lucidité de Jésus, jamais obscurcie par
un quelconque préjugé : il a pu voir à l’œuvre l’orgueil et la
prétention de nombre de scribes, mais cela ne l’empêche pas de
constater très rapidement chez l’un deux qu’il est sur la bonne voie.
Comme il l’a fait pour le publicain Zachée, pour le centurion romain,
pour la samaritaine hérétique ou pour la cananéenne païenne. Tous des
gens qui appartenaient à des catégories plus ou moins proscrites ou
condamnées dans la mentalité juive de son époque.
Donc, faisons comme ce scribe et comprenons définitivement que l’amour
de Dieu ne peut se réaliser qu’à travers l’amour de notre prochain.
Comme le dit plus tard cet immense apôtre des plus pauvres que fut Saint Vincent de Paul :
« Aimons Dieu, mes frères, aimons Dieu, mais que ce soit aux dépens
de nos bras, que ce soit à la sueur de nos visages. Car, bien souvent,
tant d’actes d’amour de Dieu, de complaisance, de bienveillance sont
néanmoins très suspects quand on n’en vient point à la pratique de
l’amour effectif. Et c’est à quoi nous devons prendre garde, car il y
en a plusieurs qui, pour avoir l’extérieur bien composé et l’intérieur
rempli de grands sentiments, s’arrêtent à cela, et quand ce vient au
fait et qu’ils se trouvent d’agir, ils demeurent courts. Est-il
question de travailler pour Dieu, de souffrir, de se mortifier,
d’instruire les pauvres, d’aller chercher la brebis égarée, hélas ! Il
n’y a plus personne, le courage leur manque. »
C’est dit dans le style de l’époque mais cela reste parfaitement
d’actualité pour le chrétien d’aujourd’hui : celui qui prétend aimer
Dieu et qui ne se démène pas activement d’une manière ou d’une autre
pour son prochain, n’aime en fait que lui-même, puisqu’il s’aime plus
que son prochain. Il n’aime donc ni Dieu, ni son prochain.
... Rédacteur principal: Eric.
03/11 Saint Martin de Porres, religieux
Matthieu 22, 34-40
(Épître aux Philippiens 4, 4-9 Psaumes de Salomon 130, 1. 2. 3 )
34 Les pharisiens, apprenant qu’il avait fermé la bouche aux sadducéens, se réunirent,35 et l’un d’entre eux, un docteur de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l’épreuve :36 « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? »37 Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit.38 Voilà le grand, le premier commandement.39 Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.40 De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. »_Matthieu.
Toute l'équilibre de la vie chrétienne avec Jésus est dans la complémentarité de vivre et l'amour de Dieu et l'amour du prochain, avec sans priorité ou oublie de l'uns comme de l'autres._Mandonnaud Paul de Limoges.