DIMANCHE 5 Mars 2023 2 eme dimanche de Carême
Matthieu 17,1-9
(Genèse 12,1-4a PS 32 2 Timothée 1,8b-10 )
Quand Dieu, par Jésus, nous donne une mission,il commence par nous
mettre à l' écart, et il se révèle d' une manière ou autre pour nous
conforter par une présence plus intime pour supporter, après, les
épreuves de cette mission, sa croix pour être féconde," notre part".
Bien sur comme Abraham il faut le suivre ou il nous envoie._Mandonnaud Paul de Limoges.paul
groupe valdés;dominique
Mt 17, 1-9
Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et les fait
monter vers une haute montagne, à part ; et il fut métamorphosé devant
eux, et son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements
devinrent blancs comme la lumière.
Et voici, furent vus par eux Moïse et Elie parlant avec lui.
Répondant, Pierre dit à Jésus :
"Seigneur, il est beau que nous soyons ici. Si tu veux, je ferai ici
trois tentes, pour toi une et pour Moïse une et pour Elie une."
Comme il parlait encore, voici qu'une nuée lumineuse les couvrit d'ombre, et voici, une voix, de la nuée, disant :
"Celui-ci est mon Fils, le bien-aimé, de qui je suis satisfait. Ecoutez-le !"
Et entendant, les disciples tombèrent sur leurs faces et eurent fortement peur.
Et Jésus s'approcha, les toucha et dit :
"Réveillez-vous et n'ayez pas peur".
Levant les yeux, ils ne virent personne sinon lui, Jésus, seul.
Et en descendant de la montagne, Jésus leur ordonna, disant :
"Ne dites à personne le spectacle, jusqu'à ce que le Fils de l'homme se réveille des morts".
(traduction personnelle)
Regarder les mots de près est d'une grande richesse.
Jésus "fait monter" les trois disciples. Ce verbe (anaphéro)
signifie aussi : prendre sur soi, porter le poids de quelque chose ; et
aussi : offrir en sacrifice (il est employé plusieurs fois dans le
Nouveau Testament avec ce sens).
Ces deux sens font penser à Jésus qui prend sur lui et porte le
péché du monde, qui porte sa croix en gravissant une montagne, et qui
s'offre en sacrifice sur cette montagne, le Golgotha.
Abraham aussi a fait monter son fils sur une montagne, aussi portant le bois pour le sacrifice.
Et Moïse a gravi une autre montagne en compagnie de trois personnes.
Ici, les trois disciples ne sont ni portés ni offerts, mais il y a
une montagne, lieu habituel de la rencontre avec Dieu. Gravir une
montagne suppose toujours un effort, un renoncement, un dépassement de
la vie ordinaire.
Les tentes évoquées par Pierre : tente se dit en grec "skènè", qui a
donné "scène", et en latin "tabernaculum", qui a donné "tabernacle".
Là aussi, des connotations aussi diverses que riches : scène évoque le
spectacle, tabernacle évoque le sacré. Et en effet c'est bien de cela
qu'il s'agit : en redescendant, Jésus leur dit de ne pas parler du
"spectacle" (orama). Et il s'agit bien d'un spectacle sacré, puisque
c'est Dieu lui-même qui s'est manifesté.
Dans ce texte, la traduction liturgique emploie des verbes
différents pour "relevez-vous" et pour "que le Fils de l'homme soit
ressuscité". En réalité, en grec, il y a le même verbe (égeiro) qui
signifie "s'éveiller" ou "se lever". Dans le Nouveau Testament, c'est
généralement ce verbe qui est employé pour parler de la résurrection
(parfois on trouve aussi anistèmi : se lever).
Remarquer aussi cette magnifique contradiction de la nuée lumineuse
qui couvre d'ombre les hommes, ce qui est une façon de dire que Dieu
est indicible en langage humain.
Toute cette scène est verticale. Les hommes montent sur la
montagne, Dieu et les habitants du ciel descendent leur parler. Les
hommes tombent, se relèvent, lèvent les yeux, et pour finir
redescendent dans la vie ordinaire, enrichis de cette rencontre.
dominique