En ce début d'été, en la fête de st Paul et st Pierre, notre pape Benoît XVI nous a donné deux événements qui méritent réflexion : le démarrage d'une année sacerdotale sous les auspices du saint Curé d'Ars, et une encyclique sociale, " Caritas in Veritate".
Je vais vous parler de la première à travers un livre du Père Bro, "Le curé d'Ars", et, dans une deuxième partie, de cette encyclique qui est à lire et à étudier car elle doit changer notre vision du monde pour le sortir de la crise.
Il démarre son encyclique sur le fait que Jésus a toujours voulu lier l'amour-charité qu'il est venu allumer dans les hommes, à la vérité de son message, à l'enseignement donné dans les évangiles (surtout le Sermon sur la montagne) : pas d'amour sans appui sur la vérité, et pas de vérité sans amour. L'amour commence par la recherche de la Justice, notre pape appuie très fort sur ce point.
Ensuite, je pense, pour être clair avec les intégristes d'Écône, il prend le temps de dire que son enseignement sur la doctrine sociale de l'Église s'appuie sur les Pères de l'Église et sur l'enseignement des papes, mais surtout est le fruit du Concile Vatican II et des papes qui viennent ensuite avec Paul VI et ses encycliques, et Jean Paul II et les siennes. Tout se tient, il n'y a pas de rupture dans l'enseignement de l'Église.
Ensuite il tient à dire que les sociétés et leurs participants - État, entreprise, citoyen etc. - ne pourront construire de modèle stable et juste que s'ils ne s'arrêtent pas au "comment", par exemple pousser la technique, mais au "pourquoi" des sociétés en ce monde.
La vie des hommes a un but : "invitation à venir vivre en Dieu la vie éternelle proposée et ouverte par Jésus son fils". Le sens de la vie donne une tout autre responsabilité aux acteurs du monde. Ainsi s'il reconnaît que les entreprises doivent pour vivre et investir faire des profits, ces profits doivent être partagés avec tous les acteurs de leur création (actionnaires et ouvriers), mais ils doivent aussi, dans un souci de la recherche du bien commun, du sens de la solidarité et du don, être partagés avec les hommes démunis premiers servis, ou réinvestis dans l'intérêt général de la nation, du monde et du souci de l'avenir écologique de la planète.
Dans ce but, il invite à une meilleure gouvernance mondiale, comme l'avaient aussi dit Jean XXIII et Paul VI à l'ONU, aussi bien pour la finance avec des contrôles ; mais il pense que l'on ne doit pas revenir en arrière pour la mondialisation des échanges, mais respecter dans les échanges chaque particularité des pays, leur indépendance et leur autosuffisance alimentaire, en supprimant des aides d'État injustes pour les pays pauvres. Dans cet esprit il pousse à promouvoir les coopératives, les mutuelles et toutes les structures participatives et qui recherchent la solidarité.
Dans cette recherche de justice et de respect des hommes, il rappelle le fait qu'il y a une logique qui va du respect de l'enfant conçu à naître, au respect des hommes face à la mort, en passant par le respect des enfants à éduquer, des femmes à respecter, des hommes à former, des guerres à proscrire etc. Tous les moments de la VIE sont importants et à ne pas tuer ou humilier. Jésus s'est fait présent à toutes souffrances.
En bouquet adapté à notre civilisation occidentale, je vous livre une phrase pour vous donner l'envie de lire tout :
"Attirée par l'agir technique pur, la raison sans la foi est destinée à se perdre dans l'illusion de sa toute-puissance. La foi, sans raison, risque de devenir étrangère à la vie concrète des personnes..."
ou bien :
"Il n'y a pas de développement plénier et de bien commun universel sans bien spirituel et moral des personnes, considérées dans l'intégrité de leur âme et de leur corps".
Donc bonne lecture ! Avec ce document bien vécu, on peut changer le monde et donner aux hommes des raisons de vivre et d'aimer.
paul mandonnaud