Je vais vous parler aujourd’hui du livre d’Antoine DELZANT, "Croire quand même", 313 pages, édité chez Bayard.
Par des exposés clairs, l’auteur fait le point sur les difficultés actuelles des hommes de nos sociétés scientifiques face à la foi. Son itinéraire lui a permis d’être au cœur de ces problèmes: élève de l'EcolJee normale supérieure, agrégé de mathématiques, puis prêtre, il a enseigné la théologie à l'Institut catholique de Paris et est actuellement curé de paroisse dans le 18ème arr. de Paris. Il fait partie de l’Association ALETHE qui étudie avec clarté et liberté les données intellectuelles de notre monde face à la foi. Ce livre est le rassemblement de réflexions communes dont il fait la synthèse.
Il est composé de trois parties:
*La première, "Chercher à comprendre", fait la lumière sur nos mentalités formées par les sciences. Il analyse avec nos nouveaux concepts et langages les conséquences pour la théologie.
* La deuxième partie, "Retour à la source", fait le point sur les anciennes et les nouvelles bases qui mènent à la foi depuis les premiers conciles jusqu'à Vatican II.
* Et la troisième, "Les chemins de la foi", qui suggère une manière de croire et d'espérer en partant des nouvelles réalités.
Allons plus à fond dans les sous-chapitres:
La première partie, "Chercher à comprendre", débute par "Défi lancé aux croyants": il nous demande d'entrer dans les mentalités de nos contemporains, de nous ouvrir à leurs cultures et de les confronter à nos raisons de croire, et de soutenir ceux qui perdent pied devant des contradictions et qui quittent l'Eglise. Ceci face aux sciences et techniques, à la sécularisation, la démocratisation, la société de consommation et le retour du religieux en participant aux débats publics.
Par "La foi dans la culture scientifique" il nous demande de comprendre et de bien assimiler la démarche scientifique, ses mathématiques et sa logique, par une réflexion basée sur le doute permanent. Il faut cerner cette culture sans la rejeter mais en la mettant à sa place dans les connaissances.
"De l'épistémologie à l'éthique", il fait le point dans les discours: la science parle du comment, la théologie, du sens. Restent les domaines éthiques où science et théologie peuvent s'unir pour l'avenir de l'homme. Ils doivent comprendre tout ce qui touche l'homme, y compris l'écologie dans un monde que l'on sait fermé, fragile et à partager.
Deuxième partie, Dans "Pourquoi faire de la théologie", il décrit cette nécessité intérieure d'avoir un discours en lien avec notre foi qui se nourrit de l'écriture. Il nous confirme que bien des éclairages récents doivent être pris en compte pour comprendre la bible. Que la théologie est un savoir surveillé qui s'enrichit du dialogue dans l'Eglise, avec les évêques. Elle a des liens étroits avec la philosophie et les sciences humaines peuvent la purifier.
"Théologie et science de l'homme". Dans une première partie, il analyse d'où part le langage théologique et celui des sciences. Et il analyse le rapport de l'un avec l’autre. Dans la deuxième partie, il analyse avec Mr. J. Audinet ce qu’apportent les sciences à la construction de ce rapport. Puis, avec Mr. J. Arnould, le type de rationalité que les sciences humaines amènent à la culture. Et enfin, avec Mr. Vergoteil, il analyse l’apport de Darwin sur l'origine de l’Homme. Toutes ces analyses nous permettent de mieux voir ce qui, dans la foi chrétienne est original par rapport aux mythes des autres religions.
Dans "La Bible, une et multiple", il nous éclaire sur l'avancée de la compréhension des écritures de la Bible depuis Vatican II.
"La lecture de la Bible" Il nous dit ce qu'il entend par relation et comment on peut comprendre cette relation aujourd'hui au moyen des réflexions du philosophe Lévinas. Puis il nous explique que la relation est parole. Enfin il essaye de montrer comment ces bases sous-tendent une manière de lire la Bible.
"La pratique de la tradition" Il nous propose d'examiner la notion de tradition en philosophie telle que Mr. E. Weil nous le propose. Puis la notion de tradition telle qu'elle ressort de la "constitution Dei Verbum" pour conclure qu’elle s'exprime par la mise en pratique dans la charité.
"Mémoire, Tradition, Autorité" Dans ce chapitre, il analyse chaque terme pour l'Eglise et conclut que l'autorité veille sur la mémoire pour réguler la tradition comme condition de vérité.
Troisième partie: "Les chemins de la foi"
"Croire, connaître, agir" Il nous dit que vivre notre foi dans un amour intense qui s'exprime en acte est le meilleur annonceur de la foi.
"Qu'est-ce que croire aujourd'hui ?" C'est faire confiance à la parole du Christ, c’est la vivre dans la profondeur de son amour.
"La gratuité" Elle appelle à vivre d’abord la justice, puis le don et le pardon dans la confiance. Elle appelle à ne pas faire à autrui ce que l'on ne veut pas pour soi, tout cela dans l'amour et au sein de l'Eglise.
Conclusion: "L'espérance qui est en nous" nous pousse à avoir cette confiance que la mort de Jésus est le chemin de l'éternité.
Je vous conseille donc ce livre clair, plein de vie et accessible. Il renforce notre foi par les bases de l'esprit et de l'amour confiant en l’Eglise.