Mystère glorieux 5 : Marie reine du ciel
Et je vis descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s'est parée pour son époux.
Et j'entendis du trône une forte voix qui disait: Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux.
Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu.
Et celui qui était assis sur le trône dit: Voici, je fais toutes choses nouvelles. Et il dit: Écris; car ces paroles sont certaines et véritables.
Enfin, couronnée de gloire – comme on le voit dans le dernier mystère glorieux –, elle brille comme Reine des anges et des Saints, anticipation et sommet de la condition eschatologique de l'Église.
Jean Paul II
Dans ce mystère nous nous plaçons en premier lieu après la fin du monde, dans l'espérance réalisée, mais on peut dire que déjà depuis bientôt 2000 ans cela commence à se vivre au ciel. Dieu est tout en tous, pour notre joie et sa gloire. Et Marie, reine auprès de Dieu à la droite de son Fils, organise les célébrations des fêtes des victoires du Christ et par le Christ, du combat des saints, des fêtes partagées de tant d'amour.
Fête des victoires de Jésus, de Marie et des milliards d'hommes célébrées les unes après les autres. Banquet divin, tout est amitié, partage et fête.
Et Marie est présente à tous, car qui plus qu'elle a aidé les papes à servir l'Église, les évêques à aimer et proclamer la bonne nouvelle, les prêtres et les diacres à être attentifs aux fidèles, les religieux à témoigner de Dieu, les laïcs à servir leurs frères, les familles à construire le monde, à avoir des enfants et louer Dieu, les pauvres à ne pas désespérer et être évangélisés, les malades à se tourner vers Dieu, les mourants à attendre Dieu. Elle est la reine de tous ces coeurs qui maintenant ont une demeure auprès de Dieu. Demeure qui témoigne de leurs vertus, leur charité, leur piété, leur courage, leurs inventions, leur travail, la multitude des visages de l'amour.
Car chacun au ciel a reconnu, sur terre, chaque enfant, chaque homme ou femme comme le Christ lui même. S'ils avaient soif ou faim, il les a nourris et il nourrissait le Christ Jésus sans le savoir, il les habillait et c' était pour Jésus. Il accueillait en soignant ses vieux parents, en allant les voir, c'est Jésus qui l'a pris pour lui. Des amis envoyés, il les a accueilli s, écoutés, bien conseillés, c'est Jésus qui l'a pris pour lui. Sans dédain ni jugement il est allé à la rencontre du règne de Justice, il est allé en prison voir ceux qui y étaient, il les a aidés à la sortie à se former et à trouver un métier, et Dieu l'a pris pour lui .
Ces costumes et habits donnés pour ne pas tout garder, c'est Dieu que l'on a habillé. Ce temps pris sur l'urgence pour écouter cet homme ou cette femme qui a besoin d'être écouté et de se confier, c'est Dieu qui se sent compris. Cet enfant qui attend un sourire, cet adolescent qui attend une écoute, une fermeté, et c'est Jésus que l'on aide à grandir.
Ces enfants turcs, algériens, français, heureux d'avoir des livres qui racontent de belles histoires et qu'on aide à s'exprimer par de beaux dessins, c'est Jésus Dieu enfant qui se sent aimé, rejoint, accueilli, et lui-même a hâte d'accueillir dans son Paradis ces personnes qui ont pris du temps pour les autres.
Ces pauvres repoussants et qui ne sentent pas bon, en passant par delà notre répulsion, on les considère comme un frère écouté, compris : c'est Jésus qui le prend pour lui. Il va prendre du temps, lui, pour qu'en ce ciel chacun ait sa place selon sa personnalité.
Ses amis, ceux qu'il a aimés et les fêtes et célébrations mettront en valeur pour la joie de tous cette multiplicité d'actes et de dons célébrés par des milliards d'hommes, l'un après l'autre, pour la joie de tous dans leur multiplicité durant la multiplicité du temps devenu éternel. Chacun va pouvoir finir d'épanouir ses dons et ses talents pour la joie de tous et pour son bonheur. De plus la contemplation de l'infini de Dieu, de cet infini amour de Miséricorde, sera la joie toujours nouvelle des saints.
Durant ce mystère, prions pour la multitude des hommes qui désespèrent de la vie et qui n'ont pas d'idéal. Demandons à Marie le courage et les paroles qui puissent éveiller en eux l'espérance et la joie. Que notre vie soit orientée à thésauriser en vue de Dieu et pour sa joie, c'est-à-dire sa plus grande gloire ; et à être attentifs au plus pauvre pour qu'il puisse vivre et partager aujourd'hui son expérience de vie et de sagesse, ses talents artistiques ou de métiers. Comme nous-mêmes et dans le partage, et en vue de la vie éternelle.
Paul Mandonnaud et dominique Pillet
Mère de Jésus-Christ, soyez remerciée
Il est midi. Je vois l'église ouverte. Il faut entrer.
Mère de Jésus-Christ, je ne viens pas prier.
Je n'ai rien à offrir et rien à demander.
Je viens seulement, Mère, pour vous regarder.
Vous regarder, pleurer de bonheur, savoir cela
Que je suis votre fils et que vous êtes là.
Rien que pour un moment pendant que tout s'arrête.
Midi !
Etre avec vous, Marie, en ce lieu où vous êtes.
Ne rien dire, regarder votre visage,
Laisser le coeuur chanter dans son propre langage,
Ne rien dire, mais seulement chanter parce qu'on a le coeur trop plein,
Comme le merle qui suit son idée en ses espèces de couplets soudains.
Parce que vous êtes belle, parce que vous êtes immaculée,
La femme dans la grâce en fin restituée,
La créature dans son honneur premier et dans son épanouissement final.
Telle qu'elle est sortie de Dieu au matin de sa splendeur originale.
Intacte ineffablement parce que vous êtes la mère de Jésus-Christ,
Qui est la vérité entre vos bras, et la seule espérance et le seul fruit.
Parce que vous êtes la femme, I'Eden de l'ancienne tendresse oubliée
Dont le regard trouve le coeur tout à fait et fait jaillir lès larmes accumulées,
Parce que vous m'avez sauvé, parce que vous avez sauvé la France,
Parce qu'elle aussi, comme moi, fut pour vous cette chose à laquelle on pense,
Parce qu'à l'heure où tout craquait, c'est alors que vous êtes intervenu
Parce que vous avez sauvé la France une fois de plus,
Parce qu'il est midi, parce que nous sommes en ce jour d'aujourd'hui,
Parce que vous êtes là pour toujours,
Simplement parce que vous êtes Marie,
Simplement parce que vous existez,
Mère de Jésus-Christ, soyez remerciée !
Paul Claudel
Converti devant la statue de la Vierge à Notre-Dame (Noël 1886)